Mot de l’auteure:
L’intérêt de mes deux amis de la Fondation du Rectorat, Geneviève et
Denys, m’a touchée, sensibles qu’ils sont à l’intérêt historique des
lieux et surtout à l’intériorité de l’église romane. Cette sensibilité,
je l’ai souvent retrouvée en la présentant à des écoliers, des adultes,
des groupes. Le texte tient compte de leurs interrogations et de leurs
intérêts spécifiques.
De nombreuses publications très documentées sont à la disposition du
public. Mais leur style, leurs précisions techniques ne sont pas
toujours à la portée de tout un chacun. Ma publication n’invente rien,
elle veut seulement se mettre à la portée de tous, être « passeur
d’enthousiasme », prenant en compte les questionnements des visiteurs.
Dès l’âge de 5 ans, j’ai habité au Prieuré, c’était en 1933, une année
pleine de
« cadeaux », j’avais reçu une petite sœur, Francine, et je
commençais l’école. J’étais bien au vieux Prieuré, mais certaines choses
me paraissaient mystérieuses. Ma curiosité était aux aguets, papa «
Marcel » y répondait, mais certaines questions se posaient à
l’improviste. Ainsi en rentrant de l’école,
j’observais des ouvriers
dégageant le mur sud de l’église lorsqu’ils butèrent sur une tombe
ancestrale. Les dalles descellées, un squelette d’adolescente apparut,
dont les dents bien alignées tombaient une à une, sous l’effet de l’air
ambiant. Quelle émotion ! Quelques années plus tard, à quelque 50 mètres de la porte de l’église,
un camion basculait dans un effondrement de terrain. Émotion générale !
« C’est la citerne des Trappistes », disaient les grandes personnes !
Décidément, un nouveau questionnement et des réponses bien évasives
aiguisaient ma curiosité. Dès lors je me suis mise à collectionner tout
ce qui touchait à mon village.
Enseignante, avec le soutien bienveillant de l’Abbé Bruno Sartoretti et
de l’Office du tourisme présidé par Didier Taccoz, je rédigeai le
dépliant sur l’église romane.
Puis les élèves interprétèrent « La Pastorale des fidèles » dans
l'église (E. Taccoz, D. Delaloye, G. Roduit). En 1991, à la fête des
Ressortissants, nous avons pris la mesure de l’intérêt que suscitaient
l’église romane et le vieux village. À la création de la Fondation, des
« briques symboliques » furent achetées avec générosité et cet argent
nous permet aujourd’hui d’éditer partiellement le présent ouvrage. De
généreux donateurs nous ont accordé leur soutien pour que le livre
puisse être édité. À tous va toute notre reconnaissance.
La Fondation de Kalbermatten a eu la générosité de nous permettre
d’accéder aux croquis de l'architecte Paul Nicati, de précieux documents
élaborés en 1896. Ceux-ci sont une authentique promenade graphique sur
les étapes architecturales de l’église romane. À eux aussi va toute
notre reconnaissance émue.
Bonne lecture,
Josy Pont-Fournier